Arrêter le temps, juste un instant

Ici, ce sont les vacances d’été jusqu’au 1er juillet. Ici, à Delhi. Parce que les « grandes vacances » au Kashmir sont en hiver. En fait, elles sont différentes dans chaque État de l’Inde, calées sur la météo. Cela me permet de passer beaucoup de temps à l’orphelinat avec les enfants.

Avec les Toulousaines, on leur a fait des crêpes. Et je dois dire, qu’elles étaient plutôt réussies, bien que ça n’était pas très bien parti: pas sûres des ingrédients, des poêles qui laissent à désirer…Mais au final, on a géré et on a même appris à Emma l’Australienne comment faire. Et elles n’ont pas fait long feu nos crêpes. Le pire a été le pot de Nutella je crois, qui est descendu à une vitesse record!
Depuis, les filles sont parties, ce qui a laissé un vide. Je n’en reviens toujours pas d’à quel point on s’attache vite aux gens quand on vit ce genre d’expérience. Nous ne sommes plus que deux du « premier cycle » de bénévoles, et c’est très étrange. On part tous les deux à un jour d’écart, lui après 6 mois et 3 mois me concernant. Ça sent vraiment la fin…Alors je passe un maximum de temps avec les enfants, pour profiter de leurs sourires, nous créer des souvenirs: film, parc, devoirs…tout instant est précieux à présent!

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Cette photo respire le Bonheur! ❤

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Je suis retournée à MacLeod, pendant une semaine. Je pensais ne rien faire et me reposer, je suis revenue épuisée. Parce que cet endroit me pousse dans mes retranchements à chaque fois, qu’ils soient physiques ou émotionnels. Je me découvre chaque fois un peu plus.
En étant seule, j’ai pu prendre le temps. J’ai appris à mieux connaître les personnes déjà rencontrées sur place; j’ai pu faire de magnifiques nouvelles rencontres, aussi éphémères soient-elles. Discuter, boire un chai, jouer aux cartes…La vraie Vie c’est ça! C’est aussi faire confiance à l’inconnu et se confier à lui.
J’ai également découvert les côtés plus sombres de MacLeod. Les groupes de jeunes Indiens qui viennent pour « chasser la Blanche » et s’alcooliser à outrance (du genre, boire du whisky au goulot à 14h…). Les « moines » qui profitent de leur statut pour coucher avec des Occidentales, alors qu’ils sont sensés faire voeu de célibat (et j’en veux à ces filles qui nous donnent une image de filles faciles)…
Il y a aussi ces moments d’insouciance, comme ces nonnes jouant à s’asperger en faisant leur lessive. Leurs rires enfantins feraient presque oublier les horreurs à cause desquelles elles sont ici.
J’ai lu. Et découvert que la conception du bonheur selon le dalaï-lama était très proche de la mienne. J’ai parcouru un livre qui parle pendant 3 pages d’un cairn du Finistère.

  • 1) j’ai failli pleurer tellement j’étais contente de trouver une trace de la Bretagne dans l’Himalaya
  • 2) je me suis dit que j’avais vraiment bien fait de revenir.

J’ai compris pourquoi je m’entendais si bien avec les Kashmiris. « I am not Indian, I am Kashmiri. » Si tu es Breton, ça fait sens. Si tu ne l’es pas, déjà c’est pas de chance. Ensuite je te dirais que nous aussi l’identité bretonne est la plus forte.
Je pense avoir eu un très bon aperçu de la mousson, et j’ai kiffé devoir sortir mon kway 100% swagg.

Et puis, il a fallu dire au-revoir, pour de vrai cette fois. Je vais pas mentir, c’était dur. Je trouve ça injuste de rencontrer et créer de véritables liens pour ensuite se séparer. Une seule certitude : revenir.

« Pour bien aimer un pays, il faut le manger, le boire et l’entendre chanter » Michel Déon

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5 réflexions sur “Arrêter le temps, juste un instant

  1. coucou Annaîg
    une pensée de tata Momo qui te souhaite de bien profiter de tes derniers moments et de revenir avec plein de beaux et bons souvenirs.
    Plein de bisous.

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  2. COUCOU Annaïg tu as l’air heureuse sur les photos et tu as l’air de bien t’amuser et le paysage est très joli et aussi très hâte de te revoir a bientôt énormes bisous je t’aime de tout mon coeur bisous Katell

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